Lo Hialat
 

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[Lo Hialat]

No. 2
Setémer de 1998

Actualitats

Lo rapport Poignant

Demandat peu purmè ministre francés a Nicole Péry, puish hidat au màger de Kemper, En Poignant, ací lo repòrt Poignant.

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V - Les principes qui guident les propositions

 

 

Il n’y a pas de propositions qui ne s’appuient sur des principes, des valeurs, des convictions. Les choses sont simples dès lors que celles-ci sont fermes et assurées. Elles doivent aussi être dites clairement pour lever toute ambiguïté sur l’objectif poursuivi et éviter toute déception future. Il ne faut pas laisser espérer ce qu’il est difficile d’atteindre. Finalement il s’agit d’appliquer à ce sujet la maxime du gouvernement :

Dire ce que l’on fait, faire ce que l’on dit ".

 

 

Principe n°1 : Les droits de l’enfant et de l’élève sont la priorité.

L’éducation est bien sûr de la responsabilité des parents. L’avenir et l’intérêt des jeunes doivent rester au centre des décisions. L’Etat et la société doivent penser en priorité à leurs besoins, à leur épanouissement futur, à leur formation professionnelle, pour eux qui auront 20 ans en 2020. Dans le futur Code de l’Education, le livre premier sur les principes généraux précise : " Le service public de l’éducation est conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants. Il contribue à l’égalité des chances".

 

Principe n°2 : La langue française est la langue officielle.

Notre histoire a conduit le français à devenir notre langue officielle. C’est aujourd’hui un fait acquis. Il ne peut être demandé à l’Etat d’aujourd’hui de construire une politique pour les langues et cultures régionales basée sur la notion de réparation historique, même si une nouvelle orientation de sa politique est nécessaire.

 

Principe n°3 : La République française reconnaît les langues et cultures régionales sur son territoire.

La République française doit reconnaître qu’il existe sur son territoire des langues et cultures régionales auxquelles elle confère des droits par la loi ou le règlement. Celles-ci ne portent pas atteinte à l’identité nationale. Elles l’enrichissent dès lors qu’elles sont elles-mêmes cultures d’ouverture et non de repli, d’accueil et non d’exclusion.

 

Principe n° 4 : La politique en matière de langues et cultures régionales doit s’inscrire davantage dans le cadre de la décentralisation.

Le cadre général est fixé par l’Etat, notamment en matière de carte et de programmes scolaires. Mais les initiatives prises actuellement par les diverses collectivités territoriales dans ce domaine mériteraient d’être situées dans une perspective d’extension de leurs compétences.

 

Principe n°5 : L’école républicaine est une école d’intégration.

L’école doit garder son rôle d’intégration de tous les enfants vivant sur le territoire de la République. C’est pour cela qu’elle est publique, gratuite et laïque, même si des écoles privées, sous contrat, confessionnelles ou associatives, peuvent concourir à sa mission. Le rapport explicatif de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires précise lui-même pour l’article 8 de la partie III : " Créer des ghettos linguistiques irait à l’encontre des principes de l’interculturel et du plurilinguisme soulignés au préambule et nuirait aux intérêts des populations concernées ". Les langues régionales sont aussi à considérer comme des facteurs d’intégration.

 

Principe n°6 : Apprendre une langue régionale est un acte volontaire. Cette faculté doit être ouverte à tous.

Elle relève de la liberté de choix des parents ou des élèves dès que ceux-ci sont en âge de décider eux-mêmes. L’obligation doit être exclue des textes législatifs ou réglementaires. L’information doit être faite auprès des élèves et de leurs parents dans chaque établissement.

 

Principe n° 7 : Apprendre plusieurs langues est une richesse.

Au XXIème siècle, chaque personne devra si possible connaître plusieurs langues : pour nous le français d’abord, une langue étrangère et pas seulement l’anglais, une langue régionale facultative. Le bilinguisme est une richesse. Il faut déjà parler de plurilinguisme dès lors qu’une langue régionale vient s’ajouter. Et cette dernière, comme les autres, contribue au développement de l’intelligence des personnes. L’article L 121-2 du futur Code de l’Education dit ceci : " La maîtrise de la langue française et la connaissance de deux autres langues font partie des objectifs fondamentaux de l’enseignement ".

 

Principe n°8 : Le même niveau de langue française doit être atteint par tous les élèves.

Tout élève doit avoir la même connaissance et le même niveau de langue française à la fin de sa scolarité obligatoire. Aucun enseignement de toute autre langue, quelle que soit la méthode pédagogique retenue, ne peut porter atteinte à cet objectif.

 

Principe n°9 : L’Etat s’engage à assurer la continuité d’apprentissage d’une langue régionale.

Tout apprentissage commencé d’une langue régionale doit pouvoir être poursuivi quel que soit le moment où il est entrepris. Il ne peut y avoir ni impasse pédagogique ni impasse linguistique. Ce principe de continuité rejoint le principe de responsabilité de la puissance publique. Il peut s’appliquer par l’enseignement par correspondance.

 

Principe n°10 : L’Etat reconnaît le pluralisme des méthodes pédagogiques.

L’Etat doit accepter le pluralisme des méthodes pédagogiques en matière de langues régionales : le bilinguisme et l’immersion. Chaque méthode s’accompagne de l’évaluation nécessaire par l’Education Nationale.

 

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[Lista deus numeròs]
© 1997, 1998 Justin Lapujolada