Lo Hialat
 

Ua revista entaus occitans
A magazine for the Occitans
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[Lo Hialat]

No. 2
Setémer de 1998

Actualitats

Lo rapport Poignant

Demandat peu purmè ministre francés a Nicole Péry, puish hidat au màger de Kemper, En Poignant, ací lo repòrt Poignant.

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I - INVENTAIRE des langues régionales

Il est d’abord nécessaire de préciser l’objet de l’étude pour lever toute ambiguïté et bien situer les enjeux.

D’une manière générale, on entend par " langues régionales " selon l’appellation retenue par la loi Deixonne de 1951, les langues de culture de la République autres que le français. Le qualificatif " régionales " les différencie des langues vivantes étrangères.

Sur le territoire de la métropole et outre-mer, il est ainsi possible de répertorier :

  • L’alsacien-mosellan. Cette formulation, qui présente l’intérêt de situer l’aire de diffusion de la langue en question, ne rend pas compte cependant de la répartition territoriale des variétés linguistiques en usage dans les académies de Strasbourg et de Nancy-Metz : l’alémanique et le francique. En fait, la forme écrite retenue pour l’enseignement de la langue est ici l’allemand. Il est à noter que l’alsacien, en tant que dialecte germanique spécifique cette fois, fait l’objet d’une mention au CAPES d’allemand.
  • Le basque. La zone bascophone correspond au tiers sud-ouest du département des Pyrénées-Atlantiques, dans l’académie de Bordeaux. Elle prolonge l’aire d’extension du basque en Espagne où cette langue bénéficie d’un statut d’officialité. L’enseignement du basque se développe également dans le périmètre urbain de Bayonne, en plus des sites des trois provinces basques (Labourd, Soule, Basse Navarre).
  • Le breton. Il est parlé et enseigné dans la partie occidentale de la Bretagne. Le breton fait également l’objet d’un enseignement dans plusieurs villes de la partie non bretonnante de l’académie de Rennes, dans le département de la Loire Atlantique et à Paris.
  • Le catalan. Il occupe la quasi-totalité du département des Pyrénées-Orientales, dans l’académie de Montpellier. En France, son usage tire profit du dynamisme linguistique de cette langue dans la péninsule ibérique où ses intérêts sont protégés par la Constitution espagnole et l’action du gouvernement catalan.
  • Le corse. Longtemps considéré comme une forme dialectale de l’Italien, le corse est la seule des langues en métropole à bénéficier d’un statut particulier, lui-même étroitement lié au statut administratif de l’île. Cela explique qu’il n’apparaît pas sous la rubrique " Langues Régionales " dans les textes qui régissent les concours de recrutement, mais en tant que " langue corse ". En dehors de la Corse, des enseignements sont assurés dans les académies d’Aix-Marseille, de Nice et de Paris.
  • Les créoles. Ils sont parlés dans les départements d’Outre-Mer. Ils sont la langue maternelle la plus répandue sur le territoire de la République. Guyane, Guadeloupe, Martinique, Réunion, ces quatre départements rassemblent un très grand nombre de locuteurs créolophones.
  • L’occitan. Cette appellation a été retenue dans la nomenclature établie par la loi Deixonne. Les académies concernées par l’enseignement de l’occitan sont les suivantes : Nice, Grenoble, Aix-Marseille, Clermont Ferrand, Montpellier, Toulouse, Limoges, Bordeaux et, pour une faible partie, Poitiers. Cette langue est également parlée et enseignée en Espagne (au Val d’Aran où elle bénéficie d’un statut officiel) et dans un certain nombre de vallées italiennes des Alpes. Parmi les langues régionales, l’occitan se caractérise par son extension géographique, de loin la plus importante ramenée au territoire français, et par une production culturelle -en particulier littéraire- au prestige certain, à la fois très ancienne et vivace.
  • Le néerlandais, implanté sur la frange flamande du département du Nord, ne figure pas aujourd’hui sous l’étiquette " langue régionale " ; il fait toutefois l’objet d’une épreuve spécifique dans le cadre du CAPES d’anglais.
  • Les langues vernaculaires des territoires français du Pacifique : les langues polynésiennes (le tahitien) et mélanésiennes (les langues kanak) bénéficient de situations particulières liées aux différents statuts des territoires.
  • Les langues d’oïl, langues utilisées au moyen-âge par les seigneurs de ces régions, étaient aussi langues de large communication sociale en milieu rural. Ces langues proprement dites ont disparu et les parlers actuels ont été largement influencés par le français. Leurs locuteurs sont aujourd’hui peu nombreux, mais un réveil culturel s’organise autour de l’université. Les parlers d’oïl tels que le picard (au nord), le gallo (à l’ouest), le poitevin, le saintongeais, le normand, le morvandiau, le champenois, d’autres encore constituent autant de formes régionales du français. Dans certains établissements, ils bénéficient d’un horaire spécifique sous la rubrique " langues régionales ". Cette appellation rend compte alors des modalités administratives de leur enseignement tandis que leur étude s’articule évidemment sur celle du français, langue de référence et de communication dans toutes ces configurations.
  • Le cas du franco-provençal, parfois appelé savoyard, variété charnière entre le français et l’occitan, qui concerne les académies de Lyon et de Grenoble, est comparable à celui des parlers d’oïl.

 

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La force de chacune de ces langues régionales appelées aussi langues historiques de la France, leur pérennité dépendent à la fois de leur distance linguistique par rapport au français, d’une résistance historique et de leur implantation géographique.

Certaines, comme le basque ou flamand-néérlandais, le catalan, l’alsacien et sa forme écrite l’allemand sont des " langues transfrontalières ". Elles sont largement soutenues par les régions et pays voisins où le nombre de locuteurs est très important. Régionales en France, elles permettent à des habitants de pays différents de se comprendre. Dans ce cas, il est aujourd’hui évident que l’union européenne alimente la volonté de perpétuer la connaissance de la langue si elle favorise échanges et relations en deçà et au-delà de la frontière.

D’autres, comme le corse, les créoles, les langues polynésiennes et mélanésiennes sont des " langues insulaires ". Leur insularité les a maintenues comme langues de communication dans la vie privée et sociale.

D’autres ont des traits géographiques différents : le breton est parlé dans la moitié occidentale de la Bretagne et est séparé des autres langues celtiques de l’ensemble européen par les mers.

Les langues d’Oïl sont devenues des français régionaux et l’occitan reste une langue parlée par de nombreux habitants du pays sur une aire géographique étendue.

 

Sont exclues du champ de ce rapport les langues non " territorialisées " et parlées par des populations étrangères ou françaises d’origine étrangère de la première ou de la deuxième génération. Ces langues relèvent du statut actuel des langues étrangères.

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[Lista deus numeròs]
© 1997, 1998 Justin Lapujolada