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[Lo Hialat]

No. 4
Octóber de 1998

Actualitats

Se parla de signar la Charte européenne...

Lo primièr ministre francés declarèt que França estudiava lo cossí de signar la famosa carta. Aquí çò que ne diguèt Libération.

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Nouveau casse-tête pour l'Education nationale
Formation des maîtres, budgets: le ministère a déjà du mal à développer l'enseignement des langues étrangères. Alors...

Par PAUL QUINIO

Le jeudi 1er octobre 1998

"Le rôle de l'Education nationale dans l'enseignement bilingue doit être affirmé. Il revient au ministère de l'organiser en application au moins des textes déjà existants et de lui donner les moyens budgétaires, humains et matériels pour fonctionner», écrit Bernard Poignant dans un chapitre de son rapport consacré au développement de l'apprentissage des langues régionales. Et le maire socialiste de Quimper d'énumérer une série de «traductions concrètes» nécessaires pour passer des intentions à l'acte: de la mise en place d'une cellule de coordination au niveau national à l'instauration d'un seuil d'ouverture de classe bilingue par département (lire page 2 et ci-contre). Il s'agit bien pour Bernard Poignant, après avoir «mesuré le chemin parcouru» depuis les années 50, de passer à la vitesse supérieure. Et de dépasser le chiffre de 335 000 élèves qui, en 1996-1997, ont reçu dans les écoles publiques, privées sous contrat ou associatives un enseignement de ou dans une langue régionale.

Une priorité depuis des lustres. Si le sujet s'y prêtait, il serait facile de moquer ces bonnes intentions. L'annonce faite par Lionel Jospin mardi ne devant pas y changer grand-chose. Car une comparaison en la matière s'impose: celle de la capacité de l'Education nationale à prendre à bras-le-corps la question de l'apprentissage des langues (en général) à l'école primaire. Au même titre que la question des rythmes scolaires, elle relève depuis des lustres des «priorités» de tous les ministres. «C'est un chantier difficile, reconnaît-on dans l'entourage de Claude Allègre. On avance petit à petit.»

Expériences. Il serait faux de dire que rien ne s'est passé. Depuis une bonne dizaine d'années, des instituteurs téméraires, peu regardants sur leur accent, se sont lancés (ils ne sont que 13% à être jugés capables de prendre en charge l'apprentissage d'une langue); des profs de langues de collèges, volontaires, se sont rendus dans les écoles; des parents, souvent des «natifs», ont proposé leurs services; des intervenants extérieurs ont été recrutés; François Bayrou, le prédécesseur de Claude Allègre, a envoyé des cassettes dans les écoles (l'expérience «CE1 sans frontières»). La dernière instruction en la matière ne remonte d'ailleurs qu'au mois de juillet, avec la parution d'une circulaire sur «la généralisation (sic) d'un véritable apprentissage en CM2» à cette rentrée.

«C'est la débrouille qui prévaut», résume cruellement une enseignante. «Le meilleur peut côtoyer le pire», admet-on au ministère, où on insiste, à juste titre car il s'agit d'une mesure positive, sur la création dans le prochain budget de 1000 postes d'assistants étrangers pour le premier degré (il en existe par ailleurs 2000 dans le second degré).

Bref, depuis des années, le ministère sensibilise, expérimente, resensibilise, réexpérimente, sans vraiment donner le sentiment de progresser.

Un tel bilan montre que les intentions affichées sur les langues régionales, certes intéressantes, seront difficiles à mettre en úuvre. Les difficulté budgétaires, l'incompétence des maîtres, les questions complexes de formation qui prévalent pour les langues étrangères n'ont aucune raison de disparaître quand il sera question des langues régionales, même si ces dernières bénéficieront (dans un premier temps?) des troupes militantes qui ont pallié depuis des années, d'abord au sein des écoles privées sous contrat ou associatives, puis dans le service public, les carences de l'Etat. Même si les régions pourraient être appelées à la rescousse.

Incompatibilité. Il serait enfin paradoxal de voir une Education nationale endosser une «charge» supplémentaire à l'heure des discours ministériels sur la concentration des apprentissages, donc de ses efforts, sur les savoirs fondamentaux. C'est en tout cas l'orientation prise par la charte sur l'école du XXIe siècle pour lutter contre l'échec scolaire et les inégalités. Sauf à considérer que cet échec et ces inégalités ne franchissent pas les frontières des zones géographiques où la demande vis-à-vis des langues régionales est forte.

Les points clés du rapport Poignant

Dans les institutions
Le Conseil national des langues et cultures régionales de France est reconnu comme l'instance consultative auprès du Premier ministre.
L'Etat inscrira l'objectif «langues et cultures régionales» dans le prochain contrat de plan avec les régions.

Dans l'enseignement
Le rôle de l'Education nationale dans l'enseignement bilingue doit être affirmé.
La continuité de la filière bilingue sera assurée, qui devient donc dès le secondaire une filière trilingue.
L'Etat doit faire les efforts nécessaires pour disposer de maîtres qualifiés en nombre suffisant.
La transformation des écoles associatives en établissement d'intérêt public, ou leur intégration dans le secteur public.
La reconnaissance par l'Etat de la méthode pédagogique de l'immersion.

Dans les médias
Introduction de quotas d'émissions en langue régionale.
Encouragement à la politique transfrontalière par la signature d'accords de coopération.


[Lista deus numeròs]
© 1997, 1998 Justin Lapujolada