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No. 4
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ActualitatsSe parla de signar la Charte européenne...Lo primièr ministre francés declarèt que França estudiava lo cossí de signar la famosa carta. Aquí çò que ne diguèt Libération.Ensenhador |
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Par Le "Le rôle de l'Education nationale dans l'enseignement bilingue
doit être affirmé. Il revient au ministère de l'organiser en
application au moins des textes déjà existants et de lui donner les
moyens budgétaires, humains et matériels pour fonctionner», écrit
Bernard Poignant dans un chapitre de son rapport consacré au développement
de l'apprentissage des langues régionales. Et le maire socialiste de Quimper
d'énumérer une série de «traductions concrètes»
nécessaires pour passer des intentions à l'acte: de la mise en
place d'une cellule de coordination au niveau national à l'instauration d'un
seuil d'ouverture de classe bilingue par département (lire page 2 et ci-contre).
Il s'agit bien pour Bernard Poignant, après avoir «mesuré
le chemin parcouru» depuis les années 50, de passer à la
vitesse supérieure. Et de dépasser le chiffre de 335 000 élèves
qui, en 1996-1997, ont reçu dans les écoles publiques, privées
sous contrat ou associatives un enseignement de ou dans une langue régionale. Une priorité depuis des lustres. Si le sujet s'y prêtait,
il serait facile de moquer ces bonnes intentions. L'annonce faite par Lionel Jospin
mardi ne devant pas y changer grand-chose. Car une comparaison en la matière
s'impose: celle de la capacité de l'Education nationale à prendre à
bras-le-corps la question de l'apprentissage des langues (en général)
à l'école primaire. Au même titre que la question des rythmes
scolaires, elle relève depuis des lustres des «priorités»
de tous les ministres. «C'est un chantier difficile, reconnaît-on
dans l'entourage de Claude Allègre. On avance petit à petit.» Expériences. Il serait faux de dire que rien ne s'est passé.
Depuis une bonne dizaine d'années, des instituteurs téméraires,
peu regardants sur leur accent, se sont lancés (ils ne sont que 13% à
être jugés capables de prendre en charge l'apprentissage d'une langue);
des profs de langues de collèges, volontaires, se sont rendus dans les écoles;
des parents, souvent des «natifs», ont proposé leurs services;
des intervenants extérieurs ont été recrutés; François
Bayrou, le prédécesseur de Claude Allègre, a envoyé des
cassettes dans les écoles (l'expérience «CE1 sans frontières»).
La dernière instruction en la matière ne remonte d'ailleurs qu'au mois
de juillet, avec la parution d'une circulaire sur «la généralisation
(sic) d'un véritable apprentissage en CM2» à cette rentrée. «C'est la débrouille qui prévaut», résume
cruellement une enseignante. «Le meilleur peut côtoyer le pire»,
admet-on au ministère, où on insiste, à juste titre car il s'agit
d'une mesure positive, sur la création dans le prochain budget de 1000 postes
d'assistants étrangers pour le premier degré (il en existe par ailleurs
2000 dans le second degré). Bref, depuis des années, le ministère sensibilise, expérimente,
resensibilise, réexpérimente, sans vraiment donner le sentiment de
progresser. Un tel bilan montre que les intentions affichées sur les langues régionales,
certes intéressantes, seront difficiles à mettre en úuvre. Les difficulté
budgétaires, l'incompétence des maîtres, les questions complexes
de formation qui prévalent pour les langues étrangères n'ont
aucune raison de disparaître quand il sera question des langues régionales,
même si ces dernières bénéficieront (dans un premier temps?)
des troupes militantes qui ont pallié depuis des années, d'abord au
sein des écoles privées sous contrat ou associatives, puis dans le
service public, les carences de l'Etat. Même si les régions pourraient
être appelées à la rescousse. Incompatibilité. Il serait enfin paradoxal de voir une Education
nationale endosser une «charge» supplémentaire à l'heure
des discours ministériels sur la concentration des apprentissages, donc de
ses efforts, sur les savoirs fondamentaux. C'est en tout cas l'orientation prise
par la charte sur l'école du XXIe siècle pour lutter contre l'échec
scolaire et les inégalités. Sauf à considérer que cet
échec et ces inégalités ne franchissent pas les frontières
des zones géographiques où la demande vis-à-vis des langues
régionales est forte. |
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